Les "mythes" rattachés à la Franc-Maçonnerie
La Franc-Maçonnerie est une organisation auxquels plusieurs mythes sont rattachés. Elle a ainsi une « origine légendaire », c’est-à-dire qu’elle aurait des origines bibliques, elle s’associerait alors avec la construction du temple de Salomon qui est une référence biblique.
En effet, d’après le livre « Histoire générale de la Franc-Maçonnerie », écrit par Paul Naudon, il est écrit que les anciennes chartres, compilées en 1723, font remonter la Franc-Maçonnerie à Adam, à Hénoch, à Noé et à ses trois fils, Japhet, Sem et Cham, « qui étaient tous des véritables maçons ». Ces légendes naïves sont des manières de dire que la Franc-Maçonnerie a toujours existé, sinon en acte, du moins en puissance et que sa vocation est le caractère universel du genre humain à travers le temps et l’espace.
Pour la mise en œuvre de l’initiation, qui confère l’état de Franc-Maçon, et de ses enseignements, les rituels ordonnant les cérémonies sont composéecs de légendes inspirées de la Bible, qui touchent à la construction du Temple de Jérusalem par le roi Salomon ; Hiram ,roi de Tyr et d’Hiram Abi, tyrien lui aussi, le maître rempli de sagesse, d’intelligence et de savoir, qui avait la direction suprême des travaux. La spiritualisation de cette construction est le fondement de l’enseignement maçonnique. La mort d’Hiram Abi, assassiné par trois de ses ouvriers à qui il avait refusé de divulguer les secrets de Maître maçon (forme la trame de l’initiation au troisième stade, la maîtrise, et constitue une des pierres symbolique de cet enseignement).
Parallèlement, à ces références à l’Ancien Testament et aux récits brodés autours, les loges maçonniques des trois degrés de bas, dites du métier ou symbolique, sont dénommées loges de Saint-Jean et le Temple idéal de Salomon, que construisent les Maçons, est souvent assimilé à la Jérusalem Céleste, qu’annonce l’Apocalypse.
Il est enfin une légende qui touche l’histoire et qui revêt une grande importance, du moins spirituelle, dans certains rites maçonniques, dont les rites dits « écossais », celle qui attribue les origines de la Franc-Maçonnerie à l’Ordre des Templiers, qui aurait ainsi subsisté à travers elle après sa dissolution en 1312 et au supplice de son dernier Grand Maître Jacques de Molay.
Mais plus récemment, on a vu un autre « mythe » entouré l’organisation maçonnique : les théories du complot maçonnique. Ces théories attribue à la Franc-Maçonnerie des intentions et des actions secrètes, principalement anti-chrétienne ou pour l’établissement de projets politiques, tel que celui d’un nouvel ordre mondial.
D’après Wikipédia, selon le chercheur Jean-Philippe Schreiber de l'université libre de Bruxelles, l'expression « synagogue de Satan », appliquée en 1873 à la franc-maçonnerie dans l'encyclique Etsi Multa de Pie IX, puis popularisée et fixée dans l'imaginaire catholique par Mgr Léon Meurin dans son ouvrage La Franc-maçonnerie, Synagogue de Satan [expression tirée de la Bible1] en 1893, résume les fantasmes sociaux d'un christianisme refoulé et désemparé devant le dilemme de l'acceptation du monde moderne. Selon cet auteur, pendant tout le XIXe siècle, toute atteinte à l'ordre moral inspiré par l'église catholique, toute tentative de modernisation de la société, sont systématiquement perçues par l'opinion réactionnaire comme provenant d'un complot occulte qu'il s'agit de diaboliser. Selon Alain de Benoist, la maçonnerie s'attribuant elle-même des origines mythiques depuis la construction du temple de Salomon, elle aurait ainsi favorisé l'idée que la conspiration maçonnique est un moteur de l'histoire. Il est invoqué l'interdit fait aux Maçons dans les Constitutions d'Anderson de se mêler de politique pour nier un rôle de conspirateur à la Maçonnerie. Une interprétation littérale serait pourtant naïve, car si elle ne participe pas en tant qu'institution à un événement politique, elle peut y contribuer grâce à l'action individuelle de ses membres et grâce aux principes qu'elle affirme dans ses loges.
L'expression « complot judéo-maçonnique » est forgée dans le célèbre pamphlet antisémite les Protocoles des Sages de Sion, un faux écrit et popularisé par Mathieu Golovinski et Sergueï Nilus, publié au tournant du XXe siècle. Elle fut reprise dans la propagande du régime nazi et celle du régime de Vichy qui associaient ainsi dans une même expression deux de leurs principes : l'antisémitisme et l'antimaçonnisme.
Jean-Baptiste Bidegain, dénonciateur de l'affaire des fiches en 1905, a dénoncé ce qu'il voyait comme une collusion judéo-maçonnique sociétale et parlementaire, argumentant que les ambitions de ces deux groupes auraient été communes et affirmant que des candidatures maçonniques à l'Assemblée nationale au début du XXe siècle, dans le contexte politique suivant l'affaire Dreyfus, auraient bénéficié de financements d'origine juive .
Eduard Emil Eckert émit également l'hypothèse que les loges maçonniques se divisaient en deux : les théoriciens dans les hauts-grades et les exécutants qui ignorent les objectifs véritables de la maçonnerie dans les grades subalternes43. C'est là une opinion semblable à celle de Manly Palmer Hall, qui déclara avoir reçu le 33 ° degré du rite écossais ancien et accepté à titre honorifique sans être franc-maçon, et qui affirma que la maçonnerie était composée d'un ordre visible et d'un ordre invisible.
Roger Frey qui fut ministre de l’Intérieur de la France dans les années 1960 affirma qu'en France, 30000 francs-maçons pouvaient, "en huit jours, à raison de 25 rencontres par semaine, dicter leur mot d'ordre à 750'000 personnes".
A. Ralph Epperson raconta dans un ses livres la subordination maçonnique d'un président des États-Unis, Andrew Johnson, face à Albert Pike, son maître dans les loges.
La question d'une intervention maçonnique secrète dans l'histoire ou les évènements politiques s'est posée quand deux parties ou les personnes les représentant, censées s'affronter de manière classique, quel que soit l’enjeu et les moyens à disposition, sont toutes deux membres d'une obédience maçonnique ou quand la majorité d'une partie en opposition avec une autre est composée de membres de loges. Le cas de figure fut revendiqué ou établi dans les cas suivants :
- La bataille des plaines d'Abraham en 1759 dura exactement 17 minutes, sans doute un record quand on sait que le siège de la ville de Québec dura trois mois. Or, il est reconnu que les généraux français Louis-Joseph de Montcalm et anglais James Wolfe, qui moururent tous deux lors de cette bataille, étaient tous deux francs-maçons. Certains auteurs de blogs conspirationnistes se demandent aujourd'hui si le résultat de la bataille aurait pu être discuté ou arrangé entre frères ou confié à l'arbitrage d'une supposée « plus haute autorité maçonnique ».
- La franc-maçonnerie américaine a joué un rôle dans le processus d'indépendance américaine, d'une part grâce à l'action individuelle de ses membres et d'autre part grâce aux principes qu'elle affirmait au sein de ses loges et qu'elle diffusait dans la société de son époque. Par contre son action en tant qu'institution ne fut pas homogène, des loges s'étant rangées du côté du pouvoir anglais.
- L'historien Steven C. Bullock dans son livre paru en 1998 a mis en exergue le lien unissant la franc-maçonnerie et la transformation de l'ordre social américain entre 1730 et 1840, en particulier durant la guerre d'indépendance américaine.
Anaïs.
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